Choisir un bon élevage canin
- Christine
- 27 févr.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 mars
Comment choisir un bon élevage canin
Avant même de commencer cet article, on sait déjà que certains commentaires vont arriver : "Adoptez, il y a déjà assez de chiens en refuge !" ! Bien sûr qu'on encourage l'adoption en refuge , et si vous cherchez un compagnon, on ne peut que vous conseiller de jeter un oeil aux loulous de notre association (promis, ils sont incroyables ).❤️
Mais tout le monde a le droit de choisir son futur compagnon selon ses envies et son mode de vie. Certains préfèrent adopter un chiot, et c'est leur droit. L'important, c'est de faire ce choix de manière responsable. Choisir un bon élevage canin, c'est aussi une manière de lutter contre l'abandon : un chiot bien sélectionné, bien socialisé et correspondant réellement à son futur foyer a beaucoup moins de risques de se retrouver en refuge pour des problèmes de comportement ou un "mauvais casting".
Alors, comment reconnaître un élevage sérieux et éthique ? C'est ce qu'on va voir ensemble !
Adopter un chiot, c’est s'engager pour les 10-15-20 prochaines années : mieux vaut ne pas se tromper. Et tout commence par le bon élevage. Voici comment éviter les arnaques, les usines à chiots et les mauvaises surprises (spoiler : si un élevage vous fait l’effet d’un supermarché du chiot, fuyez).
Légalité : On ne fait PAS n’importe quoi
Avant même de vous extasier devant une boule de poils, vérifiez que l'éleveur est déclaré avec un numéro SIRET. Une portée annuelle chez un particulier est tolérée, mais seuls les éleveurs déclarés peuvent vendre un chiot non LOF. Alors, si quelqu’un vous propose un "adorable bébé labradoodle" sous le manteau sans aucun papier, passez votre chemin.
Et puisqu'on parle de papiers, voici ce qui est obligatoire :
Certificat de bonne santé signé par un véto.
Primo-vaccination 1ère injection au minimun
Respect du délai de 7 jours avant l’adoption (on ne cède pas un chiot comme on vend un grille-pain).
Remise du certificat d’engagement, histoire que vous sachiez à quoi vous vous engagez (spoiler : beaucoup de patience, et un peu de bave sur votre canapé).
Facultatif mais fortement conseillé : Tests de santé des pathologies liées à la race : par exemple, dysplasie des hanches et des coudes, tests oculaires. Un bon éleveur effectue ces tests et vous montre les résultats sans problème.
Un élevage, oui, mais quel type ?
On distingue deux types d'éleveurs :
Les particuliers (avec SIRET, les autres on oublie tout de suite). On peut y trouver d'excellents éleveurs, mais attention : ça ne s'improvise pas ! Il faut maîtriser la génétique, comprendre la consanguinité, connaître les maladies héréditaires... Si un particulier n’a pas de formation sur tous ces points, sur la gestation et la mise bas, et bien sûr sur le comportement canin ce n’est pas rassurant. L’ACACED n’est pas suffisant.
Les professionnels : diplômés d'un brevet professionnel ou d'un bac pro. Attention aux "usines à chiots". Plus de 2 races, des portées à la chaîne, trop de reproducteurs = un travail impossible à gérer correctement.
Un signe d'alerte : si l'élevage annonce régulièrement des chiots morts-nés, ce n’est pas normal. Un accident peut arriver, mais si ça se répète, il y a un problème.
La reproduction : Un cadre à respecter
Un élevage responsable respecte certains critères pour le bien-être des reproducteurs :
Âge de la première portée : Légalement 1 an et demi, mais l’idéal n'est pas avant 3 ans.
Nombre de portées : 3 ou 4 maximum dans la vie d’une chienne.
Arrêt de la reproduction : à 6 ans pour les grandes races, 8 ans pour les petites.
Les reproducteurs doivent vivre dans des conditions qui respectent leur bien-être : soit en famille, pour une socialisation optimale, soit dans des boxes spacieux, abrités des intempéries, avec un grand parc extérieur où ils peuvent s'épanouir et se dépenser.
Un bon éleveur évite aussi :
Les croisements double merle une catastrophe génétique. Le merle (aussi appelé "couleur exotique" pour certaines races), ce joli motif marbré qui fait briller les yeux… Sauf que quand on joue aux apprentis sorciers en croisant deux chiens merles, on obtient parfois un chiot double merle. Et là, c'est bingo : surdité, cécité, malformations diverses… Un cocktail explosif de problèmes de santé.
La reproduction de chiens porteurs de maladies héréditaires et de pathologies graves. Un élevage qui n'écarte pas les géniteurs en cas de naissance d'un chiot avec une pathologie héréditaire est à fuir en courant.
La sélection uniquement sur le physique sans regarder le comportement imaginez une portée de chiots issus de deux parents hyper craintifs ou réactifs… Le comportement des reproducteurs doit être parmi les premiers critères de sélection, bien avant la « beauté »
les chiens hypertypes, ces pauvres loulous dont l'apparence extrême fait passer le style avant la santé. On pense en premier aux brachycéphales : nez écrasé, ronflements de locomotive et essoufflement après trois pas. Pas top pour une vie de chien. Problèmes cardiaques, difficultés respiratoires… tout ça pour ressembler à une peluche ? Et puis il y a ceux aux allures de chiots éternels, avec une boîte crânienne réduite au strict minimum source de douleurs, de maladies de la moelle épinière... Sans oublier que ces pauvres loulous ont une communication compliquée avec leurs congénères. Heureusement, quelques éleveurs passionnés ont fait le choix de préserver les "anciens types", ces chiens équilibrés qui ressemblent encore à leur race sans en subir les excès. Ils sont rares, mais si vous voulez un bouledogue, un cavalier ou un carlin... en bonne santé, c'est chez eux qu'il faut aller. Parce qu'un chien, c'est avant tout fait pour vivre… et respirer sans souffrir."
Un bon élevage, c’est aussi…
Visitable : Si l’on vous refuse la visite, c’est louche.
Transparent sur les parents : Vous devriez voir la mère et le père (s’il ne vient pas d’un autre élevage). Et quand on dit voir la mère, ce n'est pas une apparition furtive dans le salon avant qu'elle ne disparaisse comme par magie. Non, on parle de la voir là où elle vit, avec la fratrie de votre futur chiot. Si elle passe ses journées dans un box, c'est là que vous devriez la rencontrer, pas en guest star dans la pièce à vivre. Un bon élevage ne fait pas du théâtre, il montre la vraie vie de ses chiens.
Un éleveur qui pose des questions : Il doit s’intéresser à la composition de votre famille, votre rythme de vie, votre environnement, votre temps disponible... Un éleveur qui donne son chiot à n’importe qui, ça ne sent pas bon.
Un chiot attribué selon son caractère : On ne "choisit" pas son chiot à 4 semaines, c’est l’éleveur qui attend que les personnalités se dessinent pour proposer le chiot qui vous correspond.
De l'éducation positive : vous pouvez consulter notre article sur le choix des éducateurs, il vous aidera à repérer ce qui est bienveillant ou ne l'est pas (https://www.association-indogwetrust.fr/post/comment-reconna%C3%AEtre-un-pro-en-%C3%A9ducation-positive)
Socialisation et sevrage : Une étape cruciale
Un bon élevage commence à socialiser les chiots :
Manipulations régulières.
Exposition progressive aux bruits, aux humains, aux enfants, aux autres animaux...
Adaptation à différents environnements.
Idéalement, un chiot part à 3 mois et non à 2 pour laisser le temps à la mère de finir son travail : inhibition à la morsure, transmission des codes canins... (Bon, si l’élevage ne fait pas de socialisation, mieux vaut partir à 2 mois, mais si vous avez suivi nos conseils, vous n’aurez pas choisi ce genre d’élevage).
En bref, choisir un bon élevage, c’est avant tout s’assurer de chaque aspect : santé, bien-être, socialisation et sélection des futurs adoptants . Prenez votre temps, posez des questions, et souvenez-vous : un chiot bien né, c’est une vie de bonheur à partager.
Et bien sûr :
NE JAMAIS acheter un chiot dans un salon du chiot ! Un éleveur sérieux ne vend pas ses chiots comme de simples marchandises : il sélectionne soigneusement les familles, veille à la socialisation et au bien-être de ses chiots, et respecte les délais légaux. Acheter dans ce type d'événement, c'est soutenir des pratiques douteuses et prendre le risque presque certain d'accueillir un chiot mal sélectionné et mal sociabilisé.
Christine au clavier !